BRIGITTE



« 25 ANS APRÈS, LA VÉRITÉ L'EMPORTE SUR LE MENSONGE"

25 ans loin de la maison du Père … mais revenons en arrière pour mieux  comprendre comment la puissance de l’amour de Dieu m’a ramenée au bercail :

 Je suis la troisième d’une famille de six enfants.

 J’ai reçu une éducation catholique, mon père pratiquant avec ferveur et sincérité sa religion telle qu’il la connaissait.

 J’ai fait ma communion à 11 ans, et ce qui me reste de mon éducation religieuse, c’est le chemin de croix que nous faisions une fois par an au moment de Pâques, qui m’a profondément marqué par la douleur que reflétait le visage de cet homme qui allait à la mort, portant sa croix sur le dos, et je ne comprenais pas du tout le sens de cette mort, personne ne me l’ayant expliqué.

 Mon père n’était pas satisfait de la pratique de sa religion qui ne comblait pas le vide de son cœur, et il commença à chercher dans toutes les directions,  y compris le spiritisme, et j’assistais à cette époque à des essais de guérison de nos petits maux d’enfants à l’aide de « passes magnétiques » que mon père pratiquait sur nous.

 Mais le Seigneur a vu la recherche profonde de vérité qui animait mon père ; un pasteur a été placé sur sa route,  pendant un an, une fois par semaine, il venait à la maison et, bible en mains,  avec beaucoup de douceur et de patience, il réfutait les arguments de mon père qui discutait âprement avec lui, pour l’amener à la connaissance de la vérité.

 Je n’ai rien retenu des propos de cet homme, si ce n’est sa persévérance, son calme, sa douceur et sa patience, qui ont eu raison de toutes les résistances de mon père, qui a cédé devant la vérité de la Parole de Dieu, et qui nous a amenés dans une église évangélique de Pentecôte à Rouen, j’avais alors 12 ans.

 Ce fut un choc pour moi, les manifestations de l’Esprit (parlers en langues, interprétations, prophéties) me perturbèrent beaucoup la première fois que je les entendis, mais je m’attachai très vite à la communion fraternelle, à l’atmosphère sympathique et chaleureuse de la petite église de Marseille-Félix Pyat dans laquelle j’arrivais à 13 ans, mon père ayant été muté à Marseille pour son travail.

 Et c’est là aussi que je compris enfin le vrai sens de la croix, sur laquelle Jésus était montée un jour pour mes péchés.

 A presque 16 ans je décidai de me faire baptiser selon l’enseignement de la Bible qui dit :  « celui qui croira et qui sera baptisé, sera sauvé ».

 Mais voilà, si j’avais bien compris le sacrifice de Jésus à la croix, je n’avais pas compris l’importance d’engager mon cœur, ma volonté toute entière, pour suivre Jésus sur le chemin qui s’ouvrait devant moi, et je fus très vite attirée par les miroirs aux alouettes de ce monde, et je pris la décision à ma majorité d’abandonner complètement l’église, bien décidée à ne plus y mettre les pieds, afin de ne pas être « dérangée » dans ma nouvelle vie.

 Il n’était pas nécessaire que j’entende la Parole de Dieu prêchée pour être dérangée, ce que j’avais reçu dans mon cœur depuis l’âge de douze ans était suffisant, et Le Saint-Esprit parla très souvent à mon cœur dans les années qui suivirent, me pressant de revenir, mais je m’appliquai à mettre de la terre sur cette voix afin de l’étouffer, et au fil des années je ne l’entendis presque plus.

 Je connus le mariage, mariage heureux, j’avais un mari que beaucoup de femmes m’auraient envié, mais j’étais animée d’un esprit de destruction qui me poussa à tout mettre en œuvre pour détruire mon foyer (heureusement sans enfant) et le moyen que j’employai était le plus sûr pour arriver à mes fins.  Quand tout fut bien ravagé et que je contemplais les dégâts, je compris qu’une puissance plus forte que moi gérais ma vie, dominait ma volonté, et me poussait à faire ce que je ne voulais pas faire.

 Je voulus réellement  à cette époque revenir vers Dieu, je fis une véritable démarche de tout mon cœur en retournant dans une église, j’avais alors 33 ans, mais dès cet instant une voix au fond de moi me dit « c’est trop tard, tu en as trop fait, il n’y a plus de pardon pour toi », et c’est alors que je vécus cette Parole qui dit dans l’épître de Paul aux Thessaloniciens : « Parce qu’ils n’ont pas aimé la vérité, ils ont reçu une puissance d’égarement  pour croire au mensonge » et je crus à cette voix qui me masquait totalement l’amour de Dieu.

 Croyant que tout espoir de retour vers le Seigneur était perdu, je m’installais dans une vie « débridée » de célibataire,  et je connus les détresses et désillusions de ce genre de vie. La désespérance s’installa en moi, et parfois l’idée du suicide pointait dans ma tête.

 En 1985 je connus de grandes angoisses (Le Saint-Esprit travaillait mon cœur, mais je ne le savais pas !) une sorte de panique et des troubles intérieurs s’emparèrent de moi, j’arrivais à ne plus savoir qui j’étais réellement, tant le péché avait perturbé mon âme. C’est là qu’en Septembre 85 je tombais sur mes genoux dans mon salon, n’en pouvant plus, je criais à Dieu « si tu existes encore (comme si ces 25 années loin de lui avaient pu anéantir son existence !) fais quelque chose pour moi, je ne peux plus vivre ainsi ! ».

 A cet instant même, Dieu brisa le mensonge qui m’empêchait de revenir à lui, et j’eus la conviction profonde  que je revenais à Lui, que son amour n’avait pas changé, qu’il pouvait me pardonner, me laver de tous mes péchés et rebâtir sur les ruines de ma vie. Dans les jours qui suivirent je me mis à genoux un matin à 9 h et me relevai à 17 h, pendant ces heures ma vie défila, avec « arrêt sur image » chaque fois que nécessaire, et je devais confesser mon péché, l’appeler par son nom. Quand je me relevai, un poids énorme avait été enlevé dans mon cœur, j’étais légère, pardonnée, lavée, purifiée de ce passé opaque.

 Je sais que je suis revenue vers le Berger et le gardien de mon âme. Il m’a restaurée intérieurement, m’a donné un cœur de chair à la place de mon cœur qui était  devenu comme de la pierre, il me fait goûter chaque jour à sa paix retrouvée. Je n’aurais pas assez de l’éternité pour le remercier.

 Brigitte Maroselli